marie help

Tout est "là-bas". Tout est réel, mais rien ne l'est non plus. Je pense à cela comme ça. Je ne pense pas au "vrai" commes les autres y pensent. Pour moi, la distinction est entre ce que j'ai présenté et ce que je n'ai pas. La réalité est-elle elle-même réelle ou ne l'est-elle pas ? C'est une question qui me ronge le crâne depuis plusieurs temps, et aucune réponse ne m'est apportée. La réalité, le vrai, le faux, l'irréalité. Ce que nous voyons est réel ou ne l'est pas ? Toujours pas de réponse, je me perds avec un charabia que je ne comprends pas moi-même. Serait-ce là la seule réponse que je pourrais obtenir ? L'incompréhension ?



J'ai dérivé de ma propre voie, passant mon quotidien au service d'un Dieu ne désirant que le salut de son peuple. J'ai passé de nombreuses années à ses côtés, luttant contre l'Institut dont je faisais partie quelques instants avant sa venue. Je ne regrette rien. J'ai trahi la confiance de certains et ai erré quelques temps à la dérive du courant de la vie, perdu et sans repère. On venait de m'apprendre la chute de Kurt et de son peuple des proto-mutants, je n'ai maintenant plus aucune estime pour eux. Kurt m'a permis de grandir et de comprendre que la vie ne se passe pas toujours comme prévu. Il m'a aidé à devenir plus fort, physiquement comme mentalement. C'était un vrai Dieu, mais il en demandait trop et cela a conduit à sa chute. Qui suis-je dans tout ça ? Un traître sans identité ? Un laquais au service d'un Dieu ? Un vagabond essayant de trouver un sens à sa vie sans y arriver ? Je suis... Qui je suis n'a aucune importance, ce message n'a aucune importance. Ma vie n'avait aucune importance. Je prends des nouvelles de l'institut chaque jour, espérant pouvoir les rejoindre un jour. Ma vie n'a pas été que du mauvais, j'avais des amis. Ils sont sans doute morts.

Ça fait déjà un bon bout de temps que j'écris, sans me rendre compte que je ne me suis pas présenté. Personne d'autre que moi-même ne lira sûrement ce journal alors autant me lâcher. Quant à mon identité, je suis Georgios Klaue, le dernier-né de cette même famille. Ce nom ne vous dit rien ? Tant pis, et tant mieux. Pour me définir, je dirais que je suis quelqu'un de compliqué. Je ne souhaite pas m'ouvrir au monde et le monde ne veut pas s'ouvrir à moi. C'est un peu comme ce vieux proverbe qui dit que "je suis venu au monde en pleurant, et tout le monde souriait autour de moi. Je veux mourir en souriant, que tout le monde pleure autour de moi". On ne dirait pas ? Tant pis, et tant mieux. Jee suis le seul qui décide de si cela lui ressemble ou non. Je ne veux pas devenir sociable mais je ne suis pas insociable non plus, c'est juste une envie de ne pas l'être. "Vous" commencez à comprendre de quoi je voulais parler en disant que j'étais compliqué ? Tant mieux. Je poursuis.


Après m'être séparé des activités de Kurt, j'ai voyagé. J'ai découvert ce monde et ses paysages paradisiaques. Ma première escale fut à Flardingue, aux Pays-Bas, ma ville natale. J'ai été extrêmement surpris quand plusieurs personnes se sont ramenées vers moi, en souriant. Leur visage était chaleureux et sincère, je les regardais sans comprendre. Ils me connaissaient et se souvenaient de moi. J'ai passé environ deux ans en leur compagnie, reprenant la villa familiale qui n'avait pas servie depuis belle lurette. La vie là-bas était parfaite et vraiment agréable, je travaillais en tant que sculpteur. Enfin, j'utilisais ma mutation pour rendre mes "statues" vivantes, et ça ne posait pas de problème puisque tout le monde rigolait. Mais je me devais de repartir, mon aventure ne faisait que commencer et je voulais parcourir beaucoup plus de pays que ceux que j'ai déjà rencontré. Contre toute attente, mon prochain périple sera au Wakanda, suivant mon instinct. J'avais déjà rencontré un wakandais qui, comme moi, avait trahi l'institut pour rejoindre Kurt. Sa mutation était de se revêtir d'une puissante armure de vibranium. Le vibranium. Ça m'intéressait. Après quelques recherches, le Wakanda n'était en fait qu'un petit pays en développement, chamboulé par les autres puissances et n'ayant que très peu de vibranium. Ma seule idée à ce moment ? Dérober le peu de vibranium dont ils disposaient. J'ai donc fait voyage en direction d'Afrique, montant tantôt une équipe tantôt assez de vivres pour tenir un bon bout de temps.